Quand tout ne se passe pas comme prévu
Les résultats ne suffisent pas et la sélection échappe des mains, il faut trouver la force de rebondir. Retour sur une décision difficile, une blessure persistante et les étapes à venir.
La semaine dernière a eu lieu les Championnats d’Europe de biathlon du côté Martell-Val Martello en Italie. Une compétition que j’avais marquée au printemps dernier comme objectif majeur de cet hiver. Pour un athlète sénior c’est le deuxième grand championnat auquel on peut participer après les Championnats du Monde. C’est un show immense avec beaucoup d'athlètes qui redescendent de la coupe du monde pour y participer et l’opportunité pour nous de montrer ce que l’on vaut vraiment. Malgré toute la volonté que j'avais pour participer à cet événement, je n'étais pas au départ cette année pour représenter l’équipe de France.
J’ai appris cette décision le soir du deuxième sprint à Osrblie et dans le retour en bus depuis la Slovaquie j’ai écrit mon ressentie par rapport à cette décision. Ce sont des pensées qui sont rédigées à chaud et qui peuvent peut-être paraître un peu disproportionnées vis à vis de la situation mais je pense qu’il est important de l’écrire pour vous faire vivre ce qu’on pense lors d'une saison de biathlon. Certaines parties ont été supprimées.
L’échec dans le sport de haut niveau
Ce n’est pas le genre de mise à jour que j’aurais aimé écrire. Mais si j’ai appris quelque chose dans mon parcours en biathlon, c’est que les échecs font autant partie du sport de haut niveau que les victoires.
Après deux semaines de courses sur l’IBU Cup, les entraîneurs du circuit m’ont pris de côté dans leur chambre après le briefing pour annoncer les équipes de relais, pour me dire que je ne serai pas sélectionné pour les Championnats d’Europe dans deux semaines. Ils m’ont expliqué que mon manque de résultat durant les deux dernières semaines était la cause principale. Comparé à d’autres athlètes membres de l’équipe qui sont soit plus jeune ou qui ont montré les années d’avant qu’ils étaient capable de jouer devant il était trop juste de me garder parmis les 6 hommes du groupe et qu’ils souhaitaient monter quelqu’un d’autre à ma place.
Sur les six athlètes présents ici cette semaine en IBU Cup, je suis le seul à ne pas continuer. C’est une décision très difficile à accepter. […]
Que faut-il faire de plus ?
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Et maintenant?
Pour l’instant, je n’en sais rien. Je rentre chez moi. Pour combien de temps ? Aucune idée. Je ne sais pas ce qui m’attend ni quelle sera la prochaine étape. Ensuite, il va falloir que je me repose, récupère et corrige ce qui doit être corrigé. J’ai énormément d’émotions qui se mélangent en ce moment; frustration, incompréhension, colère. Je sais que mes résultats n’ont pas été parfaits. Mais ils ont été meilleurs que d’autres qui restent. Alors la question qui tourne en boucle dans ma tête, c’est : Pourquoi ?
Je n’ai pas encore la réponse. Mais une chose est sûre : je vais continuer à avancer. Ce n’est pas la fin, c’est juste un autre défi à relever. Merci. Merci à tous ceux qui m’ont soutenu ces dernières semaines. Vos messages, vos encouragements et votre confiance en moi comptent plus que vous ne l’imaginez. Je n’ai pas dit mon dernier mot.
Je ne suis pas le seul
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Réparer les tibias, la priorité maintenant
Vu que je suis maintenant de retour en France avec aucune compétition à l’horizon j’ai pris la décision avec l’aide de mon médecin et de mon coach de m’occuper d’un problème qui me préoccupe depuis le début de la saison. Mes tibias. Après l’abandon à Bessans en début d’année à cause de mes tibias j’ai été convaincu qu’il y avait un sérieux problème. J’essaie de gérer la douleur pendant les compétitions avec des degré de réussite moyen. Je me masse, m’étire, applique du froid quotidiennement, cours avec des ski plus souples, mes anciennes chaussures; tout ça pour essayer de réduire la douleur que je me traîne depuis Novembre. Mais après mon sprint à Osrblie ou la douleur était encore bien présente j’ai décidé d’agir et de diagnostiquer correctement le problème.
Vendredi 25 Janvier dernier, j'ai été à l'hôpital d'Albertville pour rencontrer l’équipe de médecin et d’infirmière de référence pour la fédération française de ski. Nous avions pour objectif de réaliser un test de pression du tibiale antérieur pour permettre de déterminer si j’ai un syndrome des Loges. Le test est assez simple à réaliser mais il nécessite le fait de recréer les douleurs ressentis lorsque je ski, chose que j’ai n’ai pas réussi à faire jusqu'à présent. Pour ceci nous avons décidé de me faire courir sur tapis en bosse. J’était à 11-12km/h environ sur une pente de 11%. Malgré le fait que je sentais mes tibias se contracter j’avais du mal à recréer la même intensité de douleur. Nous avons quand même réalisé le test qui consiste à insérer une aiguille au niveau du muscle pour mesurer la pression intra-musculaire. C’est un test qui peut être assez douloureux et j’ai eu du mal à conduire pour rentrer après.



Le test à été positif puisque nous avons pu diagnostiquer un syndromes des Loges assez important. Plus de 50 mmHg de pression enregistré. Je suis content de pouvoir enfin être sur de ce qui me gène depuis le début de la saison et de pouvoir prendre les étapes nécessaire pour correctement régler mon syndrôme. J’ai la chance d’être bien encadré par les médecins et infirmières du centre de médecine du sport de l'hôpital d'Albertville, leur professionnalisme et rapidité dans ce type d’intervention est hyper important. Ils m’ont trouvé de la disponibilité le lundi d’après pour pouvoir réaliser les injections de toxine botulique le plus rapidement possible. C’est chose faite maintenant 25 Unité de toxine injectée dans mes deux tibias pour on espère réduire les douleurs liée à mon syndrome des Loges.
Comment s’annonce la suite de l’hiver
Pour le moment c’est un peu la flou, ce qui est sûr c’est que j’ai une bonne semaine sans sport en limitant un maximum les mouvements suite au injections mais après cela le mot clé c’est l’adaptation. Je n’étais pas au départ de l’étape de la coupe de France qui avais lieu le weekend dernier au Col de Porte et je ne sais pas si je serais capable de courir ce weekend lors de la coupe de France à la Féclaz. Suite à mes injections lundi dernier j’ai effectué une semaine complète sans sport, seulement des petits renforcement musculaire pour maintenir une base de gainage. Après une semaine de coupure comme ceci il est important de reprendre tranquillement et de bien regarder comment se passe cette reprise et surtout que je ne me presse pas pour reprendre trop rapidement à défaut d'endommager les injections que nous avons réalisées. D'après mon médecin les plus gros problèmes auxquels je risque de faire face c’est des gros problèmes d’équilibre.
Il a encore de beaux objectifs à la fin de l’hiver. La coupe de France aux Tuffes, la finale du circuit Français à Peisey-Vallandry mais aussi les championnats de France qui auront lieu aux Saisies cet hiver. Il y a aussi une petite possibilité de remonter sur l’IBU Cup pour la dernière étape du circuit internationale à Otepaa en Estonie, site que j'ai eu la chance de connaître pour les championnats du monde Junior la saison dernière. Je vais prendre chaque chose en sont temps, me focaliser sur ma récupération et m’adapter en fonction des mes sensations.
Merci à tous pour le soutien de ce début d’hiver, sans vous je ne pourrais pas accomplir les choses que je fais actuellement. Partagez la newsletter avec vos proches et parlez-en autour de vous. N’hésitez pas à me suivre sur Instagram et Strava pour suivre au plus proche ma reprise du sport et je l’espère, très rapidement; ma reprise de la compétition.